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Première
croisade : 1096 -1099 |
Le contexte de la Croisade
- Le pèlerinage en Terre Sainte :
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L'empereur romain Constantin, à l'origine de l'édit
de Milan en 313, avait instauré le christianisme comme religion
officielle : il fait édifier à Jérusalem la basilique
du Saint Sépulcre au dessus du tombeau du Christ.
Depuis, le pèlerinage vers le symbole le plus éminent
de la chrétienté se développe : les itinéraires
vers la Terre Sainte constituent alors le pèlerinage auquel
les occidentaux attachent le plus d'importance.
La durée d'un pèlerinage à Jérusalem pouvait
durer de quelques mois à quelques années, et les innombrables
dangers faisait qu'un pèlerin sur deux n'en revenait pas. |
D'autres pèlerinages seront également très prisés
:
- à Bethléem, dans la grotte où le Christ est
né,
- autour du Jourdan, fleuve dans lequel il a été baptisé.
La Terre Sainte est depuis le VIIe aux mains des musulmans, disciples
du prophète Mahomet. Ces derniers avaient jusque là
toléré les pèlerins, en abusant de la situation
car ils exigeaient la plupart du temps l'acquittement d'un tribut.
Charlemagne obtiendra le droit pour les chrétiens d'aller
en pèlerinage à Jérusalem.
L'image ci-contre traduit cette
situation intolérable aux yeux des chrétiens.
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Mais la situation s'aggrave lorsque les Fatimides (dynastie musulmane
qui règne en Afrique du Nord, en Egypte puis au Proche-Orient)
prennent la ville sainte en 996. Le Saint Sépulcre est détruit
et l'arrivée des turcs musulmans en 1078 bouleverse encore cet
équilibre précaire : la destruction
du symbole chrétien et les persécutions répétées
initialisent l'idée d'une guerre pour aller délivrer Jérusalem.
Le Pape appelle à la croisade
Face à la gravité de la situation en Terre Sainte, région
devenue quasiment inaccessible aux pèlerins, le
Pape Urbain II réunit un concile à Clermont en 1095 et invite
les chevaliers à aller libérer le tombeau du Christ
en leur promettant une place au Paradis :
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Extrait de son prêche, selon la
version de Foucher de Chartres datant de 1105 :
"A tous ceux qui y partiront et qui mourront en route,
que ce soit sur terre ou sur mer, ou qui perdront la vie en combattant
les païens, la rémission de leurs pêchers leur
sera accordée. Quelle honte, si un peuple aussi méprisé,
aussi dégradé, esclave des démons, l'emportait
sur la nation qui s'adonne au culte de Dieu et qui s'honore du nom
de chrétienne."
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C'est aux cris de " Dieu le veut ! "
que la foule répond avec enthousiasme à l'appel du
Pape. Les chrétiens sont ainsi appelé à cesser
leurs luttes fratricides entre eux et leurs actes de brigandage
pour s'unir et combattre les païens d'Orient : le fait de mettre
l'ardeur belliqueuse des chevaliers au service de la foi et non
en vaines guerres privées va avoir un effet bénéfique
en Occident.
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La religion prône
la guerre
A l'encontre de la tradition chrétienne primitive qui condamne
le recours aux armes, l'Eglise du XIe exprime une théorie
de " guerre sainte " : les armes spirituelles ne pouvant
rien contre les hérétiques, la
guerre juste est légitimée et promet aux combattants
des récompenses célestes. La croisade est donc le
lieu de rencontre entre la religion et la classe militaire féodale.
Le " votum crusis " (voeu de croix) devient l'accomplissement
du parfait chevalier.
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La croisade est donc un pèlerinage en armes, qui se donne
pour but la délivrance du Saint Sépulcre : il s'agit
d'une synthèse entre un pèlerinage pénitentiel
et une guerre juste contre les païens.
Le prêche du Pape s'applique à toutes les classes
sociales riches ou pauvres : deux expéditions distinctes
s'organisent donc pour mener cette 1ère croisade en 1096
:
Vitrail de la Collégiale de Poissy
(Photo de Rémi, avec son nouvel appareil photo - Ce n'est
pas Saint Rémi, mais mon neveu ...)
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L'échec de la " croisade des pauvres "
Cette 1ère expédition est composée de 15000
paysans, femmes et enfants sous la direction de Pierre l'Ermite
: exaltés par des prédicateurs itinérants ou
subjugués par des ermites fanatiques, ils quittent tout en
faisant leur baluchon.
Libres de toute attache, ils répondent à l'appel
de la croisade avec plus de ferveur que les autres classes sociales.
Sensibles aux récompenses célestes promises, ils cousent
sur leurs vêtements une croix en tissu, d'où leur nom
de " croisés " qui leur sera attribué.
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Mal armés, indisciplinés, rapidement malades et affamés,
ils traversent l'Europe en massacrant les juifs et en pillant pour se
nourrir. Difficilement parvenus jusqu'à Constantinople, les 10000
rescapés passent en Anatolie (Turquie) où ils sont intégralement
anéantis par les Turcs.
L'Eglise retient la leçon et n'incitera par la suite que les hommes
aptes au combat à prendre part aux croisades suivantes (la "croisade
des enfants" en 1212, durant laquelle ils seront soit massacrés,
soit tomberont en esclavage, est une exception).
La victorieuse " croisade des chevaliers "
Cette 2ème expédition qui débute également
en 1096 comprend 4 armées féodales, soit 4500 chevaliers
bien armés et 30000 fantassins :
- La 1ère sous la direction de Godefroi de Bouillon accompagné
de son frère Baudoin (futur roi de Jérusalem) est
composée de français du nord et de lorrains,
- La 2ème compte essentiellement des français du
centre et est dirigée par Hugues de Vermandois, frère
du roi de France Philippe 1er (le roi ne peut y participer car
il a été excommunié),
- La 3ème part du Midi sous les ordres du comte de Toulouse,
Raymond IV de St Gilles, accompagné par le légat
du Pape,
- La 4ème part d'Italie sous le commandement du prince
normand Bohémond.
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Départ d'un chevalier
pour la croisade
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Ces armées se rejoignent à Constantinople,
capitale de l'empire byzantin (et future Istanbul), avant de pénétrer
dans le monde musulman en traversant le détroit du Bosphore.
Progression des armées :
Siège d'Antioche
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- La ville de Nicée est délivrée en 1097.
- Le comté d'Edesse est sous contrôle et devient
le 1er état latin d'Orient.
- La place forte d'Antioche est prise par les croisés en
1098 après un siège de 7 mois, coûtant de
nombreuses pertes autant par la peste que par les armes.
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Enfin les croisés arrivent en 1099 au pied de Jérusalem
: la ville est prise le 15 juillet 1099 après 5 semaines de siège.
Exaspérés par tant de résistance et pour purifier
la ville de siècles de présence impie, les croisés
se livrent à un véritable carnage sur ses habitants. Des
milliers de musulmans seront ainsi massacrés dans la mosquée
Al Aqsa, à proximité du Saint Sépulcre.
Il faut noter que les occidentaux font preuve d'une atrocité
et d'une sauvagerie considérable. Un cas de cannibalisme est même
perpétré dans la ville de Maara : tous ses habitants sont
massacrés contrairement à l'engagement du chef franc. Ce
fait est reconnu par les occidentaux, qui justifient avoir mangé
des musulmans ... car une terrible famine ne leur laissait pas d'autre
choix.
Cette progression fulgurante est en très grande partie due
à la division du monde arabe (entre les chiites et les sunnites),
qui rend inefficace toute bataille organisée. |
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Le statut du croisé
La papauté détermine pour le croisé une série
d'avantages : il est placé ainsi que sa famille et ses biens
sous la protection de l'Eglise et ne dépend plus de la juridiction
laïque. Aucun roi ou seigneur ne peuvent exiger de lui le paiement
d'une taxe, et les intérêts des emprunts contractés
sont suspendus : il est autorisé à différer
le paiement de ses dettes à son retour.
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Godefroi de Bouillon, le plus preux
des chevaliers, refuse le titre de roi de Jérusalem : celui
d'avoué du saint Sépulcre lui convient car il ne veut
pas ceindre une couronne d'or là où le Christ a porté
une couronne d'épines.
Son frère lui succédera à sa mort durant l'été
1099 : Baudoin Ier devient ainsi roi de Jérusalem
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La création des 4 Etats Latins d'Orient
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Cette 1ère croisade va donner naissance à 4 principautés
chrétiennes en Terre Sainte créée sur le modèle
féodal de l'Europe Occidentale.
Les 4 Etats Latins d'Orient sont du nord au sud :
- le Comté d'Edesse,
- la principauté d'Antioche,
- le Comté de Tripoli,
- le royaume de Jérusalem, confié à Godefroy
de Bouillon, qui s'étend des montagnes du Liban au désert
du Sinaï.
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Il s'agit de la 1ère entreprise économique d'envergure
en dehors de France : la France peut alors développer des échanges
commerciaux avec d'autres grands ports de la Méditerranée.
Les autres croisades
Cette 1ère croisade sera suivie de 7 autres durant les deux
siècles suivants : de 1096 à 1270, l'Occident s'opposera
à l'Orient pour conserver le contrôle de ces terres,
trop difficiles à défendre car isolées au coeur
de l'Islam :
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On peut également ajouter la croisade des enfants en 1212, les
2 croisades contre les Albigeois en 1209 et en 1226 et les 2 croisades
avortées par manque d'enthousiasme en 1274 et 1289.
Bilan des Croisades
- Un royaume plus " calme " :
les belliqueux seigneurs et les frustrés du pouvoir peuvent à
l'occasion des croisades déverser leur agressivité sur
les musulmans au lieu de s'en prendre à d'autres seigneurs :
en les envoyant guerroyer en Orient, l'Eglise a donc aidé à
ramener la paix en Occident.
- Au niveau géopolitique, les croisades
sont à l'origine des 4 états latins d'Orient qui survivront
selon les cas de 50 ans (pour Edesse) à 2 siècles (pour
Acre), du royaume de Chypre (3ème croisade) et de l'empire latin
de Constantinople
(4ème croisade).
- Au niveau culturel : on constate que la
découverte d'un monde jusqu'alors inconnu aux occidentaux s'est
opérée dans les états latins d'Orient . Le contact
des civilisations donnera lieu à des emprunts ou échanges
entre les 2 cultures.
- Au niveau commercial : les courants commerciaux
qui traversent la Méditerranée se modifient en se focalisant
moins autour de Constantinople ou Alexandrie pour s'étendre en
Syrie et au Liban, et la marine va globalement profiter de ce nouvel
essor.
- Une autre approche du pardon : en vue
de financer les croisades, chaque sermon se terminait par une invitation
à faire des aumônes. Dès le fin du XIIe, les bulles
des croisades précisaient que l'indulgence pouvait être
acquise à ceux qui, incapables de partir eux-mêmes, fournissaient
une aide pour l'équipement et l'entretien des croisés.
Il s'agit du début du système de " rachat de voeux",
qui allait susciter de vives critiques.
- Enfin, plus anecdotique, les croisés rapportèrent du
Proche Orient les melons et des arbres fruitiers comme l'abricotier
ou le pêcher. Des fruits et des légumes nouveaux, comme
les oranges, les citrons, les courges, les poivrons firent leur apparition
sur les marchés en France et changèrent
les habitudes culinaires des Français. Le citron est en
fait le résultat de plusieurs hybridations réalisées
en Asie entre le cédrat, la lime et le pamplemousse (ce fruit
n'existe pas sous forme sauvage).
Le grand dessein de Canson !
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Jean Montgolfier est fait prisonnier lors de la 2ème croisade
: il s'évade en 1157 et rapporte le secret de la fabrication
du papier qui consiste à faire macérer des écorces
d'arbre, des débris de chanvre et de vieux chiffons. Les chinois
auraient eux-mêmes transmis ce secret aux arabes suite à
une défaite au XIIIe. La famille des Montgolfier initialise
alors une tradition de papetier en Auvergne. |
Logo de Canson en forme de montgolfière
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Après moultes inventions dans le domaine de l'imprimerie,
ils entreront dans la légende en 1782 suite à l'envol
de la 1ère montgolfière ... dont l'enveloppe est faite
de papier issu d'une de leur fabrique.
Un mariage d'une fille Canson avec un Montgolfier donnera par la
suite le nom de Canson au papier devenu depuis célèbre
!
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Début de l'héraldique
Les armoiries sont apparues sur les bannières ou les boucliers
des chevaliers et des soldats au début du XIIe.
Ce sont les croisades qui ont contribué à leur diffusion
pour pouvoir mieux distinguer et reconnaître les chevaliers
venant de toutes les régions d'Europe.
Leur emploi est régi en une codification très rigoureuse
: l'héraldique(étude
des armoiries, emblèmes des communautés ou de famille)
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Création de l'Ordre du Temple
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L'Ordre du Temple est né en Terre Sainte en 1119 après
la première Croisade, à l'initiative du chevalier
champenois Hugues de Payns qui voulait protéger les pèlerins
se rendant à Jérusalem.
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