Une migration de peuples
Les grandes invasions barbares du IVe au Ve
siècle disloquent définitivement l'Empire Romain en renforçant
dans la population un sentiment de précarité.
Ces invasions sont globalement constituées dune série
de migration de tribus causée par un peuple nomade terrifiant
: les huns.
Ces derniers viennent des steppes dEurope Orientale
et pénètrent brutalement sur les terres des goths en 371.
Leur cavalerie légère est dune efficacité redoutable
et ils poussent ainsi les goths, qui eux-mêmes catapultent
dautres peuples en Gaule : il sagit
donc dune partie de billard de peuples (selon
l'expression de Michel Rouche) dont voici les principales
migrations :
- Arrivée en 371 des huns venus
d'Asie Centrale sur les terres des ostrogoths (Russie méridionale)
: ces derniers négocient avec les romains leur installation
comme «peuple fédéré» de l'Empire en Thrace (actuelle Bulgarie)
avant denvahir lItalie.
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A la
mort d'Alaric Ier en 410, les wisigoths
assurent à leur roi un enterrement digne
dun Prince :
- des prisonniers sont employés pour
détourner le cours d'un fleuve situé
au sud de lItalie et creuser dans
son lit une fosse,
- ils déposent ensuite le corps du roi
et de nombreuses richesses,
- ils rétablissent le cours du fleuve.
Les prisonniers sont ensuite tous massacrés
: la mégalomanie n'est donc pas absente
à cette époque !
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- Les vandales, les suèves
et les alains fuyant eux
aussi les Huns, franchissent en 406 avec environ 150000
hommes le Rhin quun hiver d'une rigueur exceptionnelle
avait gelé : cela prive le monde romain de sa plus
précieuse frontière naturelle.
Ils profitent du fait que le général romain Stilicon
avait dégarni la frontière fortifiée rhénane pour
arrêter les Wisigoths. Les hordes de Vandales, de
Suèves, d'Alains et de Burgondes franchissent
le fleuve le 31 décembre 406 en dévastant tout
sur leur passage. Les Vandales, dont le nom restera
synonyme de destructeur, sinstalleront avec
80 000 hommes en Afrique en 429 et les Suèves se fixeront
en Espagne. Les vandales, comme les ostrogoths, succomberont
ensuite en 533 à la reconquête byzantine.
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Voir
la traversée du Rhin,
facilitée
par un hiver rigoureux
(Histoire de France en BD de Larousse)
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- Les burgondes passent le Rhin
en 407, se fixent dans lAllemagne actuelle puis sont
installés par les romains comme colons en Savoie après leur
terrible défaite contre les Huns de 436 dans laquelle 20
000 dentre eux périssent,
- Les francs rhénans pillent
à de nombreuses reprises la ville de Trèves et ses environs
(en 413, 423, 425, 432, 455).
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Les francs saliens,
au titre du foedus qui fait deux des « soldats
romains » depuis 359 dans le nord-est de la Gaule,
respectent à de rares exceptions près leur engagement
de fidélité vis-à-vis de lEmpire : ils justifient
leur qualificatif de "Barbares les mieux romanisés". |
L'impuissance des romains
A partir de 430 et durant 20 années, le
général Aetius fera pourtant de son mieux pour maintenir
lEmpire Romain en composant avec les Barbares :
ses qualités militaires et diplomatiques feront de lui
le héros des romains. Son séjour comme otage à la cour
dAttila (qui garantissait le respect par Rome de
ses engagements vis-à-vis des Huns) lui permet de bénéficier
de mercenaires Huns qui lui seront dun grand soutien.
Il saura ainsi ponctuellement rappeler aux Wisigoths,
aux Burgondes et aux Francs que Rome navait pas
encore totalement disparue : il renégociera avec eux les
foedus.
Ces invasions
feront leffet dun tourbillon en Gaule
Chaque tribu pille pour se nourrir,
les fonctionnaires romains senfuient et les
révoltes des paysans renforcent encore la bagaude
(révoltes civiles). Les invasions ont été ressenties
comme des « torrents dévastateurs », provoquant
un véritable choc psychologique pour les gallo-romains,
et un manque de confiance dans lEmpire Romain
: le pillage de Rome par les ostrogoths a notamment
choqué les populations.
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Le roi fameux Roi Arthur :
Le roi Arthur a vécu
à cette époque dans l'actuelle Grande
Bretagne et le contexte est identique : il s'est imposé
suite au retrait des troupes romaines pour faire face
aux invasions de tribus barbares, notamment les saxons.
Découvrez le
Roi Arthur, entre légende
et réalité.
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Les huns
Il semble quil sagisse dun peuple
provenant d'Asie Centrale, chassé par les chinois au
II siècle avant JC. Il se nomadise alors dans les steppes
au nord du Caucase puis, en quittant les steppes asiatiques
à la fin du IVème siècle, pousse les autres tribus barbares
vers l'ouest en direction de l'Empire Romain. Les Huns
sont dune férocité abominable, et Attila semble
mériter son qualificatif de « fléau de Dieu » :
- ils sont rasés et déforment les crânes des bébés
pour que leurs têtes semboîtent mieux sous le
casque,
- ils tuent leurs vieillards,
- ils vivent de racines et de viandes mortifiées sous
la selle des chevaux (leur viande nest jamais
cuite),
- ils ignorent les habitations sédentaires (y compris
les cabanes !), restent éternellement nomades, et
sont rompus au froid et à la faim.
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Dessin de l'Histoire de France en
BD de Larousse
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Contrairement aux autres peuples barbares, ils nont
jamais songé à sinstaller sur les terres de lEmpire
: seules ses richesses les intéressent mais il faut reconnaître
que les huns exploitent avec une remarquable intelligence
les dissensions du monde romain.
Citation
du romain Amiens MARCELUN :
"Les Huns dépassent en férocité
et en barbarie tout ce qu'on peut imaginer. lls labourent
de cicatrices les joues de leurs enfants pour empêcher
la barbe de pousser, lls ont le corps trapu, les membres
robustes, la nuque épaisse; leurs carrures les rendent
effrayants. On dirait des animaux bipèdes ou de ces
figures mal dégrossies en forme de troncs qui bordent
les parapets des ponts...
Les Huns ne cuisent ni n'assaisonnent
ce qu'ils mangent; ils ne se nourrissent que de racines
sauvages ou de la chair crue du premier animal venu
qu'ils réchauffent quelque temps, sur le dos de leur
cheval, entre leurs cuisses. Ils n'ont pas d'abri...
On les dirait cloués sur leurs chevaux qui sont laids
mais vigoureux. C'est sur leur dos que les Huns vaquent
à toute espèce de soin, assis quelquefois à la manière
des femmes. A cheval jour et nuit, c'est de là qu'ils
négocient les achats et les ventes. Ils ne mettent pied
à terre ni pour manger ni pour boire; ils dorment inclinés
sur le maigre cou de leur monture, où ils rêvent tout
à leur aise... ".
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