Rappel du contexte
Statue de Sainte Geneviève
sur la façade de l'église Saint Etienne du Mont
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Clovis décide de construire une église sur le tombeau
de Sainte Geneviève décédée vers 502 au sommet du mont Leucotitius
(près de l'actuel Panthéon et de la rue Clovis
dans le 5ème arrondissement de Paris). En effet, cette
dernière bénéficie d'une extraordinaire
reconnaissance dans la population suite au courage qu'elle
a manifesté lorsque les huns
d'Attila étaient aux portes de Paris en 451 : elle
implorera les parisiens de ne pas abandonner leur ville et
deviendra ainsi la "patronne" de Paris.
Clovis puis sa femme Clothilde y seront également enterrés
: l'église initialement nommée Saint-Pierre
prend alors le nom de Sainte Geneviève.
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A partir du XIIe, l'église est comprise dans l'enceinte
Philippe Auguste. Les anciens champs alentours se couvrent alors
d'habitations, les fidèles affluent et l'église Sainte
Geneviève devient insuffisante : une autre église,
dont la construction durera 107 ans, lui sera accolée : il
s'agit de l'église Saint-Etienne-du-Mont.
L'église Saint-Etienne-du-Mont
Les travaux commencent par l'abside sous François 1er
en 1517 et l'église sera consacrée par Louis XIII
en 1626, après que la reine Margot ait posé la
1ère pierre de la façade en 1610. |
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Le siècle que durera les travaux explique pourquoi
on y retrouve un mélange de styles :
- l'abside est gothique,
- le portail et les fenêtres en plein cintre sont
de style Renaissance,
- le clocher est affublé d'une tour ressemblant à
un donjon avec un campanile, comme cela est fréquemment
le cas dans le sud de la France.
Cette "fantaisie" est bien proportionnée
et de ce patchwork d'ornements est né un chef d'oeuvre
unique qui ne ressemble à aucune autre église
!
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C'est la seule église de Paris qui possède encore
son jubé : il s'agit d'une galerie transverse qui permettait
les prédications et les lectures (toutes les églises
en possédaient une initialement).
Destruction du tombeau de la sainte puis de l'église
Sainte Geneviève
Le reliquaire contenant les restes de la Sainte situé dans
une crypte de l'église Sainte Geneviève comportait
une grande quantité d'or et d'argent ainsi que des pierres
précieuses qui avaient été données par
des nobles. Il sera hélas fondu avec avidité en 1793
par la Commune de Paris, et les reliques seront brûlées
avant d'être jetées dans la Seine. l'église
Sainte Geneviève sera confisquée en 1791 avec l'abbaye
dont elle dépendait, puis abattue de 1801 à 1807.
Ce ne sera hélas pas le seul exemple de profanation d'un
symbole chrétien par la Révolution !
Mais la pierre tombale qui supportait le corps de la Sainte depuis
512 avait été épargnée en 1793 par manque
d'intérêt et s'est mélangée au milieu
des débris de l'église : elle sera retrouvée
en 1802 avant d'être transférée de l'église
Sainte Geneviève vers l'église Saint-Etienne-du-Mont.
Une chapelle lui est dédiée en 1852 :
- la pierre tombale sera recouverte d'une châsse, véritable
manteau d'orfèvrerie,
- une copie de la statue qui ornait l'ancienne église Sainte
Geneviève a été intégrée dans
l'autel,
- trois reliquaires comportant les dernières reliques
de la Sainte, qui avaient été distribuées
à d'autres paroisses, sont déposés au pied
de la statue.
Statue et reliquaires
dans l'église Saint-Etienne-du-Mont
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Châsse posée sur la vrai pierre tombale de Sainte
Geneviève
dans l'église Saint-Etienne-du-Mont
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Encore aujourd'hui, de très nombreux cierges sont allumés
par des personnes souhaitant obtenir quelque grâce par l'intercession
de la sainte et à la suite de la fête de sainte Geneviève
début janvier, de très nombreux fidèles s'y
retrouvent en pèlerinage pour prier.
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