Le Pont du Gard

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Edifié entre les années 40 et 60 de notre ère, le Pont du Gard est l'une des merveilles de l'Antiquité : perdu dans la garrigue à proximité de Nîmes dans le département du Gard, il résiste aux crues du Gardon qui traversent ses arches depuis près de 2000 ans !

Photos JFM : vue de chaque côté du pont

 

Quelques chiffres pour mieux apprécier l'ouvrage ...

  • le pont enjambe le Gardon sur une longueur de 275 mètres à son sommet et est formé de 3 niveaux d’arches supportant le canal situé à 48 mètres du sol : il s'agit du plus haut pont-aqueduc connu du monde romain,
  • il a été construit avec une précision remarquable puisqu'il a une pente moyenne de seulement 1mm tous les 3m, soit 34cm par kilomètre ou encore 12m sur les 50km de son parcours !
  • il permettait un débit d'environ 20000m3 par jour,
  • certains blocs pèsent près de 6 tonnes et ont dû être hissés à 40m de hauteur ! De plus, chacun d'eux était assemblé aux autres à sec par le ciselage des joints sur place,
  • le temps de transit de l'eau entre Uzès et Nîmes est estimé à environ 26 heures.


Photo JFM

La majesté de la construction du pont, qui a été le chantier le plus important de l'aqueduc, ne doit pas occulter le fait que ce dernier a probablement mobilisé un millier d'hommes pendant trois à cinq ans. La masse de pierre qui le constitue est en effet estimée à 50 400 tonnes !
Et il a d'ailleurs fallu environ 20 ans pour que ses réglages le rendent entièrement opérationnel.

Les romains étaient fort attachés à la pureté de l'eau qui alimentait les cités :
  • l'eau était généralement recueillie au nord des collines pour qu'elle ne s'échauffe pas dans les bassins de captation,
  • les canaux étaient généralement recouverts d'une voûte ou de dalles avec des ouvertures pour l'aérer.

Jean-Jacques Rousseau a écrit à son sujet dans ses Confessions :

"Je parcourus les trois étages de ce superbe édifice que le respect m'empêchait presque de fouler sous mes pieds. Je sentais, tout en me faisant petit, je ne sais quoi qui m'élevait l'âme et me disait : que ne suis-je né romain !"

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Le Pont du Gard n'est qu'un morceau de l’aqueduc romain qui conduisait l’eau sur 50 kilomètres d’Uzès, où est située la source, jusqu'à sa destination finale, Nîmes.

Son parcours sinueux (ses 50km sont à comparer aux 20km qui séparent à vol d'oiseau les deux villes) permettait de profiter au mieux du dénivelé de seulement 12m sur la totalité du parcours.

90% du parcours était enterré, et le Pont du Gard est l'un des 27 ponts qui permettaient de franchir les obstacles naturels.

Devenir du Pont du Gard

A partir du IVème siècle et suite au déclin de l'empire romain, il ne sera hélas plus entretenu et les dépôts calcaires s'accumuleront jusqu'à obstruer une bonne partie de la conduite.

Au IXème siècle, il devient inutilisable et la population prélève la plupart de ses pierres et dalles pour édifier d'autres constructions.

Photo JFM : on voit sur cette photo prise dans la
conduite au sommet du pont l'accumulation des
dépôts calcaires sur les côtés de la canalisation

Un pont routier est accolé à l'ouvrage initial au XVIIIème siècle pour permettre le passage sur le Gardon : heureusement, ce dernier ne dénature pas l'oeuvre romaine et permet de la consolider.

Le Pont du Gard peut se vanter du pedigree suivant :

  • 1er bâtiment classé "Monument Majeur" par Prosper Mérimée en 1840,
  • 1er bâtiment entré au registre des "Monuments Historiques" en 1913,
  • classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1985.

Photo JFM : Vue du Gardon du haut du Pont


Le Pont du Gard à l'honneur sur les timbres

0,50€ : série "les monuments français 2003"

Version célèbre de 1929-1931 car il
manque sur certains exemplaires une
arche sur deux à la partie supérieure.

 

Le Pont du Gard à l'honneur sur les billets de 5€

Le billet de 5€ évoque l'antiquité classique par une colonnade au recto et un aqueduc au verso (similaire au Pont du Gard) : ces deux constructions sont parfaitement représentatives de l'architecture romaine. Ainsi, les bâtisseurs du Pont du Gard sont à l'honneur ... 2000 ans après l'achèvement de leur oeuvre !

Globalement, le pont sur les 7 versos des billets Euros symbolise le lien entre les peuples puisqu'il permet de "vaincre pacifiquement les obstacles naturels".

Ces ponts reflètent le patrimoine culturel commun des pays de l'Union européenne et dépeignent aussi l'histoire de l'architecture et des techniques de notre continent.

Style des ponts sur les 7 billets :
    • 5 euros : du VIIIe avant JC au IVe siècle après JC : aqueduc de style romain,
    • 10 euros : du XIe au XIIe siècle : pont roman,
    • 20 euros : du XIIIe au XIVe siècle : pont gothique,
    • 50 euros : XVe et XVIe siècles : pont renaissance,
    • 100 euros : de 1600 à 1750 : style baroque et rococo,
    • 200 euros : de 1850 à 1914 : viaduc métallique,
    • 500 euros : postérieur à 1930 : pont à haubans, architecture moderne.

Evolution des styles :

On peut noter, comme l'illustre l'image ci-contre, que le progrès des techniques est particulièrement marqué dans l'évolution des ponts : au cours des siècles, le profil du pont a constamment tendu à se rapprocher de l'horizontale et les piliers se sont allégés et amincis par rapport à la largeur du pont.


Photo JFM : vue panoramique prise du côté amont du Gardon


Photo JFM : vue panoramique du côté aval (on voit un immense mannequin sur sa chaise longue, probablement installé pour les besoins d'un spectacle)

Vue satellite du pont : photo IGN, visible sur le site Geoportail

 

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