Le français ne s'est pas imposé dans tout le royaume simplement : de nombreux jalons ont ponctué sa généralisation sur tout le territoire. Utilisé une 1ère fois lors d'un serment au IXe, notre langue sera ensuite retenue pour traduire la Bible au XVIe, puis comme comme "langue administrative". C'est la révolution qui va engager son développement avant que l'école ne l'intègre dans son enseignement. Rappel du contexte au IXe Dans le but louable de préserver de l'unité de l'Empire après sa mort, Louis-le-Pieux promulgue en 817 un capitulaire pour régler de son vivant sa succession entre ses 3 premiers fils : Lothaire Ier, Pépin Ier et Louis le Germanique. Mais Louis-le-Pieux aura un nouveau fils, Charles-le-Chauve, avec sa nouvelle et ambitieuse épouse Judith de Bavière et le roi revient sur le partage initialement prévu : cela va rompre l'équilibre prévu en remettant en cause le partage entre ses 3 premiers fils.
Le plus ancien texte français connu
Le latin, symbole de l'unité impériale ruinée par
la fondation des 2 royaumes, ne peut être la langue de rédaction
du serment. Afin que cet accord de coopération soit compréhensible
par tous les chefs de guerre, il est donc rédigé et juré
à la fois en roman (français) et en langue germanique. Absence d'unité linguistique Le peuple a globalement cessé de parler le latin depuis la fin de l'empire romain d'Occident à la fin du Ve. A partir du début du IXe, le latin devient ainsi une langue "sacrée", maîtrisée par les clercs et est la seule autorisée pour transmettre le savoir dans le système scolaire qui est sous le contrôle du clergé : c'est ainsi que se créera plus tard autour de la Sorbonne le "Quartier Latin". De ce latin dit "vulgaire", vont progressivement dériver deux ensembles de langues romanes qui cohabitent et comportent chacune de nombreuses variétés de dialectes :
Traduction de la Bible en Latin
Saint Louis, suivi dans les siècles suivants par d'autres rois, commande en 1250 une traduction de la Bible en français, mais l'oeuvre n'est pas fidèle et prend des libertés avec les textes d'origine. C'est dans ce contexte que les humanistes du XVIe s'attaquent à
une traduction exacte afin d'en retrouver la teneur originelle et rendre
les paroles du Christ directement accessibles au peuple. Ordonnance de Villers-Cotterets Cette ordonnance, promulguée par François Ier en 1539, marque l'entrée officielle du français dans la vie du royaume : afin de favoriser une meilleure compréhension entre les parties, les textes et débats doivent être réalisés en français dans les tribunaux et les administrations en remplacement du latin. Toutefois, il ne faut pas en conclure que tous les français parlent cette langue : au XVIe, seule 10 à 20% de la population parle la langue du roi ! La généralisation puis l'enseignement du français A la fin du XVIIIe, beaucoup d'élèves apprennent encore à lire en latin qui reste la seule langue pour la transmission du savoir et le français est enseigné de manière rudimentaire : simples notions d'orthographe et de grammaire. La classe se fait principalement encore en dialecte local afin de se faire comprendre des élèves : c'est en effet ce dialecte local qui est employé quotidiennement par le peuple. La révolution va considérer le français comme le ciment de l'unité nationale : le plan Talleyrand prévoit de n'enseigner que le français afin de chasser cette "foule de dialectes corrompus, derniers vestiges de la féodalité". C'est ainsi que les dialectes locaux cèdent progressivement la place à un enseignement du français : il est cité dans la loi Guizot de 1833 : "l'instruction primaire comprend nécessairement [ ] les éléments de la langue française".
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