Infos pratiques :
Château Gaillard est situé aux Andelys dans le département
de l'Eure (27) en Haute-Normandie à 95km au nord-ouest de
Paris en direction de Rouen.
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Surplombant la Seine d'une centaine de mètres, 40 km en
amont de Rouen, l'édifice frôle la perfection militaire
: il comporte 17 tours, de profonds fossés et trois murailles.
Richard Coeur de Lion s'est inspiré des châteaux syriens
qu'il a vu lors de sa croisade : la triple enceinte et les nombreuses
tours étaient en effet courantes dans les Kraks
de Terre Sainte.
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Le défi de Richard Coeur de Lion
La forteresse est construite en seulement un an entre 1197
et 1198 par Richard Coeur de Lion : il aurait d'ailleurs déclaré
en découvrant l'état d'avancement de la forteresse :
"Qu'elle est belle, ma fille d'un an !".
Il entreprend cette ambitieuse construction après son retour de
la 3ème croisade afin de protéger le duché de Normandie
de l'appétit de Philippe Auguste, qui a déjà conquis
une partie de la Normandie.

A partir d'un plan dressé par Léon Coutil en 1906
Ce n'était en fait que l'élément central
du dispositif dont le rôle était de verrouiller la Seine
en amont de Rouen. : il était complété par des avant-postes
et des bourgs fortifiés.

On voit de gauche à droite l'ouvrage avancé, puis la chapelle
et la 2ème enceinte avec son donjon
La prise de Château Gaillard
Après la mort de Richard Coeur de Lion, Philippe Auguste profite
de la faiblesse du nouveau roi anglais Jean sans Terre pour assiéger
la forteresse avec l'appui d'une solide armée de 6000 hommes. Après
7 mois de siège en 1203, le roi sait que les défenseurs
possèdent encore 12 mois de vivre, il passe donc à une phase
offensive :
- Prise de l'ouvrage avancé
: grâce à un travail de sape acharné qui provoque
l'écroulement d'une tour, le 1er ouvrage défensif
est occupé par les français et les anglo-normands
se regroupent dans la 1ère enceinte du château. La
sape consistait à creuser une brèche ou un tunnel
à la base de la muraille, puis à étayer le
tout avec du bois avant d'y mettre le feu pour créer progressivement
des brèches jusqu'à un écroulement.
- Prise de la 1ère enceinte
: les soldats français parviennent à pénétrer
dans la 1ère enceinte en passant ... par la fenêtre
des latrines ! Les 180 défenseurs restant se replient alors
dans la 2ème enceinte. Il est probable qu'il s'agisse en
fait de la fenêtre de la Chapelle, que Jean sans Terre avait
fait construire sans respecter les règles de fortification.
- Prise de la 2ème enceinte et du
donjon : c'est avec l'appui d'une catapulte que les français
vont parvenir à fendre puis à briser la 2ème
enceinte. Les assiégés seront pris avant d'avoir
le temps de se réfugier dans le donjon
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D'après un dessin de Viollet-le-Duc
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La chute du château en 1204 livre ainsi la Normandie au roi de
France, Jean sans Terre préférant abandonner ses autres
forteresses.
Le bâtiment devient alors une prison ou sera entre autres emprisonnée
Marguerite de Bourgogne, destinée à monter sur le trône,
pour sa conduite adultère avec le fils de Philippe IV le Bel (voir
l'affaire de la Tour
de Nesles).
Les ruines du château actuel
Durant la guerre de Cent Ans, le château subit plusieurs siège
: il tombe en 1417 aux mains des anglais après 16 mois de siège,
un compagnon de Jeanne d'Arc reprend le bâtiment en 1429 avant de
redevenir anglais une année après, avant que Charles VII
en reprenne possession en 1449.
Devenu un repère de brigands, la forteresse est démantelée
par décision royale et les religieux des Andelys vont obtenir l'autorisation
de prélever les matériaux nécessaires pour des réparations
de leur couvent et de leur église. Seul le donjon est exclu du
démantèlement, d'où sa bonne conservation relative
...). Le site se transforme ainsi en ruines : "Dramatiques comme
des squelettes, les ruines ont une majesté sobre, une grandeur
dépouillée : elles sont l'histoire figée dans la
pierre".
Les ruines actuelles seront classées monument Historique en 1852
: commencent des investigations archéologiques pour effectuer un
relevé des vestiges. Trois campagnes de restaurations ont eu lieu
en 1906, 1950 et 1990.
Vue de la 2ème enceinte avec son donjon
depuis l'ouvrage avancé
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Vue de la grande salle
à l'intérieur de l'enceinte centrale
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Vue du donjon depuis la grande salle
à l'intérieur de la 2ème enceinte

Une damoiselle et son chevalier devant
l'entrée de l'ouvrage avancé
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Vue de la 2ème enceinte en contrebas

Intérieur du donjon
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Image selon un croquis de Viollet-le-Duc


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